Témoignage : j’ai adopté un chat handicapé de Guadeloupe

Aujourd’hui, c’est Corinne qui répond à mes questions pour nous parler de son petit chat Skippy handicapé qui vient de Guadeloupe. Skippy n’est pas un petit chat comme les autres puisqu’il n’a plus que 3 pattes mais semble néanmoins vivre très bien avec ce handicap. Corinne nous explique alors pourquoi c’est Skippy qu’elle a choisit plutôt qu’un autre et nous livre son bonheur à travers cette jolie interview.

1/ Bonjour, dans un premier temps, pouvez-vous vous présenter pour les lecteurs d’Animaniacs ?

Je suis Corinne, j’ai 48 ans. Je suis maman d’un jeune homme de bientôt 23 ans. Je suis mariée. Dans une autre vie j’ai été comptable, assistante commerciale, secrétaire de direction puis assistante maternelle afin de pouvoir suivre mon conjoint dans ses diverses mutations. Depuis 3 ans, je suis en arrêt d’activité professionnelle et ma santé ne me permettra pas de reprendre un quelconque emploi. Je suis passionnée des animaux. Je les aime tous autant qu’ils sont à un point qu’il m’est impossible de consommer leur chair. J’ai 2 chiens de 11 et 15 ans dont un qui vient de la Réunion et 2 chats de 1 et 3 ans. Si je pouvais, j’en aurai plein mais il faut savoir rester raisonnable afin de pouvoir garder son mari 😉 . Je suis fan de photo, j’adore visiter de nouveaux endroits avec mon appareil autour du cou. Je peints et je dessine également.

2/ Pouvez-vous nous parler un peu d’Osiris (ou Skipy ?) et peut être de son histoire ?

Osiris que j’ai rebaptisé Skippy en raison de sa ressemblance avec un kangourou, est un petit chat tout mignon. Sa principale caractéristique est qu’il lui manque une patte avant. Mais cette particularité s’efface vraiment lorsque l’on découvre la personnalité de ce petit bonhomme. Son histoire en Guadeloupe a mal débuté. Lorsqu’il était encore tout bébé, environ 4 mois, il a été attrapé par une bande d’enfants qui l’ont fait tourner au-dessus de leur tête. Le pauvre petit chou a été récupéré par une femme qui a eu pitié de lui mais comme elle n’avait pas assez d’argent pour le conduire chez le vétérinaire, elle lui a fabriqué une atèle de fortune. Sa patte était tellement abîmée et distendue que l’atèle ne fit qu’empirer la chose. La dame le confia alors à une association qui le pris en charge. Ils durent malheureusement l’amputer.

3/ Osiris (Skipy) vient de Guadeloupe, comment avez-vous entendu parler de lui ?

Je voulais un chat que personne n’aurait voulu

L’association Les amis de Pépito qui se trouve en région Parisienne, s’occupe entre autre, de rapatrier  des DOM TOM les chats handicapés ou non. La chance a donc tourné pour Skippy. Mon mari et moi même, voulions adopter un autre chat mais moi, je tenais absolument à ce qu’il ait une particularité. Je voulais un chat que personne n’aurait voulu, un chat âgé, handicapé, ou bien les 2, peu m’importait. Je suis tombée par hasard en faisant des recherches sur internet, sur l’association Les Amis de Pépito. Lorsque j’ai vu la photo de Skippy la première fois, je me suis dit qu’il était vraiment craquant. Il était tellement touchant que mon mari et moi avons littéralement fondu.  Il était si petit. Il devait avoir environ 6 mois à ce moment là et devait certainement avoir eu de grosses carences alimentaires étant donné qu’il accusait un petit retard pondéral.

4/ Quelles sont les démarches à suivre pour adopter un chat depuis la Guadeloupe et combien cela coute-t-il ?

Les démarches pour adopter un chat de Guadeloupe sont très simples finalement. Enfin pour nous personnellement car pour l’association, j’imagine que c’est une autre histoire. Nous avons juste pris contact avec la jeune femme qui gère cette association. On nous a dit qu’il fallait attendre son rapatriement puis un délai de quarantaine chez une famille d’accueil, afin d’être certain qu’il n’ait aucune maladie. Puis nous sommes venus chercher notre petit ange. Nous avons signé un contrat d’adoption, nous avons versé un chèque de 120 euros (mais cela dépend du chat, s’il est en « sauvetage » ou non, s’il est adulte ou pas etc…). Nous avons donné un chèque supplémentaire de 200 euros, qui nous a été rendu lors de la castration du jeune homme. Depuis, je donne des petites nouvelles régulièrement à l’association.

5/ Qu’est ce qui vous fait craquer chez lui ?

Chez lui, beaucoup de choses nous font craquer. Son caractère qui malgré le fait qu’il ait bien grandi, est resté bébé. Ses petits gloussements lorsque l’on s’approche de lui. C’est aussi une boite à ronrons. Même lorsqu’il mange il ronronne. Sa façon de nous présenter son bidon pour avoir des câlins. Il y a une chose très particulière qu’il fait, c’est qu’il ne mange que lorsqu’on le regarde. Il se retourne plusieurs fois afin de voir si on l’observe et si on part de la pièce, il s’arrête immédiatement de manger pour nous rejoindre. Bon, il faut dire aussi que sa petite bouille nous fait entièrement craquer. Il pourrait faire toutes les bêtises du monde, nous lui pardonnerions. D’ailleurs, ce n’est pas le dernier. Je vous joins la photo du jour où il a sauté dans le bonsaï de mon mari et s’est bagarré avec mon autre chat à travers le feuillage. Feu le bonsaï n’a pas résisté… Ses miaulements sont aussi restés ceux d’un chaton. Il a une toute petite voix trop mignonne.

6/ Suite à son tragique passé, montrait-il des troubles particuliers notamment au contact des humains ? Vous a-t-il fallu travailler sur son comportement ?

Etant donné son histoire douloureuse, il est vrai que nous avons été encore plus patients et doux avec Skippy qu’avec les autres membres de la mini-meute. Les premières semaines, il ne venait pas du tout vers nous. Il vivait dans la pièce de vie avec nous mais évitait tout contact trop proche. Petit à petit la confiance est venue et vient encore progressivement. Il nous présente maintenant son ventre pour de longues séances de câlins, vient de temps en temps dans notre lit dormir en posant sa tête sur ma main (quel plaisir). Avec les chiens et le chat, tout s’est très vite fait. Il s’est intégré rapidement. Malgré son difficile début de vie, ce n’est pas un chat traumatisé au point d’être agressif. Il n’a jamais montré les griffes, craché ou autre signe d’hostilité. Par contre quelles parties de fous ils font avec son autre copain félin. C’est un pur bonheur de les voir.

7/ Le fait qu’Osiris soit handicapé avec trois pattes ne lui pose-t-il pas de problème au quotidien ?

Skippy est un gros gourmand, je crois qu’il compense tous les instants de manque qu’il a eu et comme il n’a que 3 pattes, il va falloir que je fasse attention qu’il ne grossisse pas trop car il se fatiguerait beaucoup l’antérieur qui lui reste. Lorsqu’il court, nous ne voyons vraiment pas son handicap, par contre quand il marche, il ne peut s’empêcher de boiter. Il est agile comme un autre chat. Saute aussi haut mais tombe peut-être juste un peu plus lorsqu’il fait des acrobaties… 2 pattes avant c’est tout de même bien utile pour se raccrocher lorsque l’on est suspendu en l’air sur l’arbre à chat…

8/ Ce qui a le plus changé chez lui depuis son adoption ?

Depuis que Skippy est rentré dans nos vies (cela fait 7 mois), il a pris énormément d’assurance en lui, de confiance en nous, de poids (il est passé de 1kg700 à 4kg300). La place qu’il a prise dans nos cœurs est devenue énorme.

9/ Quels conseils donneriez-vous à ceux qui souhaiteraient adopter un animal handicapé?

Si je devais conseiller quelqu’un pour adopter un animal handicapé, je lui dirais de ne pas hésiter un instant, que cet animal ne se pose pas de question comme un être humain. Il s’en fiche d’avoir une patte en moins ou d’être sourd ou d’avoir un autre handicap. Il veut vivre et être aimé. C’est tout ce dont il a besoin. Il vous le rendra au centuple. Et quelle satisfaction personnelle de faire quelque chose de bien. D’ailleurs, il n’est pas question pour nous de prendre de nouveaux animaux sans handicap. Les autres ont plus de chance d’être adoptés. Cette société de consommation en est certainement pour quelque chose. Avoir du beau, du neuf, de la marque… Soyez différents justement. Démarquez-vous et faite le bonheur d’un petit être qui a autant de valeur qu’un animal de race sorti d’un quelconque élevage.

10/ Que pouvons nous souhaiter à Osiris pour la suite ?

Ce que nous pourrions souhaiter à Skippy c’est de poursuivre sa vie en bonne santé le plus longtemps possible. Etre entouré de ses copains chiens et chat et être câliné, aimé, choyé par ses maîtres toute sa vie. En tous les cas, nous ferons tout pour ;o)